Monuments Historiques
Les analyses physico-chimiques en laboratoire sont devenues essentielles à la compréhension des chantiers de restauration.
Parmi les problématiques abordées : la révélation d'un décor d'origine, l'identification des différentes phrases de polychromie, l'ampleur de restaurations antérieure ou une meilleur compréhension des altérations visibles.
Une base de données scientifiques pour les conservateurs restaurateurs des monuments historiques
Véritable capital, l’approche empirique de CESAAR enrichit continuellement la connaissance scientifique des différentes techniques mises en œuvre selon les époques et les régions.
La richesse reconnue de ce fond de références constitue un outil indispensable pour la plupart des restaurateurs des Monuments Historiques.
Le laboratoire CESAAR propose un panel de ressources technologiques permettant de prendre en charge l’ensemble des prestations d’analyse dédiées aux études pour les Monuments Historiques :
- Caractérisations des matériaux
- Études des processus d’altération
- Dosages des anions et des cations solubles par chromatographie ionique
- Tests pétrophysiques (mesures de duretés, de vitesse de propagation des ondes sonores …)
Décoloration du smalt en surface d’un prélèvement de peinture murale - Cathédrale Notre-Dame de Chartres. Altération chromatique du pigment qui se traduit par une lixiviation du potassium en périphérie des particules pigmentaires (flèches), par réaction des éléments alcalins composant le verre (smalt : verre potassique teinté en bleu par des oxydes de cobalt) avec les acides gras du liant à l’huile de la peinture.
L'étude stratigraphique est déterminante dans la compréhension des décors
L’analyse est réalisée à partir de microprélèvements de polychromies. Les couleurs et techniques picturales d’origine sont mises en évidence ; les repeints et restaurations caractérisés.
Les prélèvements sont enrobés dans une résine époxy afin de permettre la réalisation d’une microsection perpendiculaire à leur surface. La microsection est ensuite examinée en microscopie optique afin de repérer la stratigraphie et les particules pigmentaires pour chaque couche.
Coupe stratigraphique d’un prélèvement de peinture sur un retable, observée en microscopie optique (lumière réfléchie et lumière polarisée). Mise en évidence d’une succession de douze phases de décors successifs. Décor rouge d’origine du 18ème siècle (flèches).
L’étude de la microsection en microscopie électronique à balaye (M.E.B.) couplée à une analyse élémentaire en dispersion d’énergie de rayons X (E.D.X.) permet d’identifier les différentes phases de polychromies et de caractériser les composants minéraux et métalliques (pigments, dorures, bronzine et charges minérales) pour chaque couche.
Les pigments organiques sont étudiés par spectroscopie Raman.
L’analyse des composés organiques (liants, colles, cires, résines, laques organiques…) est réalisée couche par couche grâce à la micro-spectrophotométrie infrarouge à transformée de Fourier.
Collaboration scientifique avec les conservateurs-restaurateurs des monuments historiques
L’application de tout ou partie de ces différents parti-pris scientifiques dépend de la question posée par le restaurateur-conservateur.
La granularité de la réponse scientifique est fonction de la question posée dans le contexte précis d’un chantier de restauration.